Bientôt disponible
en format papier et électronique!

Le premier roman d'Élaine Brunette

Parution :
Le 6 mai 2024 !

Lancement officiel :
Le 15 mai 2024 !

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Agatha Becker est une virtuose du piano qui a connu une enfance particulière dans un petit village manitobain. Sa carrière musicale l’amène à parcourir le monde et partout, elle séduit le public par son talent et son charisme exceptionnels. Mais hélas, rien n’est parfait : à chaque étape de sa vie, elle doit composer avec des tragédies, des déceptions, des trahisons. Face à l’adversité, elle finit toujours par se relever, grâce à la musique. Mais cela sera-t-il suffisant?

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Voici un court extrait du roman La symphonie d'Agatha :


C’était un matin de septembre frisquet. L’air était vif et là où le ciel s’unissait à la vaste prairie, les premières lueurs du soleil annonçaient la levée du jour. Aux piaillements des oiseaux se mêlait le sifflement du vent qui faisait frissonner les épis de blé.

 

Luke Alexander, assis confortablement dans la cabine de son tracteur, savourait son café en balayant l’horizon d’un regard serein. Il ne se lassait jamais du spectacle que lui offrait la nature, à l’aube. Les champs s’enflammaient graduellement de lumière dorée et au loin, se découpait la silhouette silencieuse du silo à grains.

 

La vie était paisible dans cette vallée de l’Assiniboine qu’il aimait tant. Il y avait vu le jour, y avait grandi et il s’y était installé pour toujours. Il n’avait jamais songé à vivre ailleurs. Pourquoi se serait-il expatrié? Il était chez lui. Cette terre était sienne. C’était son gagne-pain. Nulle part ailleurs n’aurait-il pu trouver pareil bonheur et richesse. Certes, il connaissait nombre de gens qui avaient préféré s’établir dans le bruit et la froideur des villes. Mais, songea Luke en regardant les dernières étoiles pâlir, le village de Lenore était bien assez grand : un magasin général, un café, une station-service, une église et deux cent cinquante-deux habitants, dont près du quart était des descendants des Alexander.

 

Une longue journée de travail l’attendait. À soixante-douze ans, il aurait pu prendre du bon temps et rester tranquillement à la maison pendant que ses fils s’occuperaient des moissons. Mais Luke aimait cette période de l’année, cette course contre la montre pour récolter le blé avant les premières gelées, le vacarme des moissonneuses-batteuses qui avançaient en ligne dans les champs. Oui, il en avait vu des gens s’installer dans la région, mais il n’est pas aisé de s’accoutumer aux rigueurs de la vie rurale et plusieurs avaient abandonné. D’autres étaient partis en des circonstances plus tristes. Luke songea à sa femme Victoria qui reposait au petit cimetière depuis deux ans. Comme elle lui manquait! Son sourire si doux, ses yeux bruns pétillants et expressifs, ses jolies joues roses que le temps avait discrètement ridées, ses cheveux fins comme de la soie. Elle lui avait donné cinq garçons, aujourd’hui de solides gaillards qui, à l’exemple de leur père, cultivaient la terre. La vie avait fait de lui un homme comblé et, en dépit de sa solitude, il en savourait chaque instant.

 

Il éteignit le moteur de son tracteur et en descendit avec agilité. Grand et bien charpenté, le dos encore droit et les épaules solides, Luke Alexander avait à peine changé au fil des ans. Seuls les quelques fils argent qui striaient ses courts cheveux blonds et les fines rides qui encerclaient ses yeux gris trahissaient son âge. D’un pas alerte et décidé, sa casquette noire bien enfoncée sur la tête, il se dirigea vers la route principale. Un coq chantait et le soleil s’accrochait maintenant dans l’azur. Une brève visite sur la tombe de son épouse le réconforterait.

 

Il allait traverser la clôture bordant son champ de blé lorsqu’à sa grande surprise, il aperçut une voiture noire garée à l’entrée du cimetière, à quelques mètres de là. Luke n’avait pas vu de Lincoln Continental depuis le mariage de son cousin Albert avec la fille du maire de Virden. Il était trop tôt pour un enterrement. Qui pouvait bien venir visiter les morts en limousine à une heure si matinale? Curieux, il hâta le pas.




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